La Journée mondiale de la vie sauvage célébrée le 3 mars 2019 se concentre pour la première fois sur les espèces marines
Saviez-vous que la raie manta géante, qui peut mesurer jusqu’à neuf mètres de large, possède le cerveau le plus gros de tous les poissons du monde ? Ou que les dugongs, parfois appelés vaches de mer en raison de la façon dont ils se nourrissent sur les herbiers en eau peu profonde (et peut-être de leur apparence), sont plus étroitement liés aux éléphants qu'à des baleines ou des dauphins ? Ou que les requins-renards utilisent leur très longue nageoire caudale pour frapper des bancs de poissons et assommer ou tuer leurs proies selon un processus connu sous le nom de "frappe de la queue" ?
L'existence de ces créatures merveilleuses est la preuve d'un monde sous-marin riche et mystérieux que nous n'apprécions ni ne comprenons encore pleinement. En fait, nous en savons plus sur la lune que sur les océans les plus profonds. Cependant, leur statut vulnérable constitue également une remise en question de l'exploitation irréfléchie des mers du monde par les êtres humains.
Les menaces auxquelles font face ces espèces marines emblématiques, et bien d’autres encore, sonnent l’alarme. Mais écoutons-nous ? Combien d'entre nous réalisent que si le monde de ces espèces est menacé, le nôtre l'est aussi ?
Cette année, pour la première fois, la Journée mondiale de la vie sauvage est consacrée à nos océans, et a pour thème « La vie aquatique : pour les êtres humains et la planète ». L’objectif est de sensibiliser le public à la diversité de la vie marine et à l’importance des espèces marines pour le développement humain, et d’explorer comment garantir la continuité des services fournis par nos océans aux générations futures.
Occupant les deux tiers de la planète, nos océans produisent 50% de l'oxygène disponible sur Terre. Ils régulent notre climat, fournissent de la nourriture à plus de 3 milliards de personnes, absorbent 30% du dioxyde de carbone rejeté dans l'atmosphère et 90% de la chaleur dégagée par le changement climatique. Malgré cela, les activités humaines menacent cet environnement crucial et unique.
Aujourd'hui, la raie manta, qui se nourrit de plancton et contrôle la quantité et la diversité de ces organismes minuscules, est menacée par la surpêche, la pollution par les plastiques, les changements climatiques et la dégradation de leur habitat. La raie manta géante est également une espèce très appréciée pour ses branchies, qui sont utilisées dans la médecine chinoise.
Les dugongs sont menacés par la chasse illégale, la pollution des océans et les changements climatiques. Le requin-renard est quant à lui menacé par la surpêche, la hausse des températures de l'océan, l'acidification des océans et les microplastiques. De nombreuses autres espèces marines font également face aux mêmes menaces et le niveau de risque constaté exige une action urgente.
En cette journée mondiale de la vie sauvage, la campagne Océans propres menée par ONU Environnement contre la pollution par les plastiques et sa campagne Wild for Life , qui vise à lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages sur terre et dans les mers, ont uni leurs forces pour faire prendre conscience à tous et toutes de la nécessité de protéger nos océans.
Avec le slogan Sauver les océans est une affaire personnelle, cette nouvelle initiative de protection des océans vise à encourager les individus à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger nos océans, sources de vie.
« En cette Journée mondiale de la vie sauvage, sensibilisons à l'extraordinaire diversité de la vie marine et à l'importance cruciale des espèces marines pour le développement durable », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. « Ainsi, nous pourrons continuer à fournir ces services aux générations futures. »
Il s'agit d'une tâche urgente, car nous utilisons maintenant les ressources de l’océan plus rapidement qu’elles ne peuvent se régénérer. La surexploitation des espèces marines, la pollution, la perte d’habitats côtiers et les changements climatiques sont désormais une réalité pour 40% des océans. Nous consommons environ 30% des stocks de poisson à des niveaux insoutenables, dus en grande partie à des activités illégales, non déclarées ou non réglementées.
Selon certaines estimations, près de la moitié des récifs coralliens du monde ont déjà été perdus. Ces écosystèmes vitaux sont en train de se dégrader rapidement en raison du réchauffement de la température de la mer dû aux changements climatiques, à la surpêche, à la pêche destructive, à l’acidification des océans et à toute une gamme d’activités terrestres.
Les récifs coralliens incolores ressemblant à des squelettes sont un indicateur de la dégradation des écosystèmes et un signe dévastateur des changements climatiques.
Mais ces changements ne sont pas nécessairement irréversibles. Les actions de chacun peuvent avoir un effet et en cette Journée mondiale de la vie sauvage et ONU Environnement espère inciter les gens à s’impliquer.
Nous disposons des cadres internationaux nécessaires pour reprendre le contrôle et renverser la tendance en faveur de la conservation des océans. Le commerce des espèces marines doit également être restreint conformément aux objectifs de l'objectif de développement durable 14, qui stipule qu'il faut conserver et utiliser de manière durable les océans, les mers et les ressources marines au service du développement durable.
Cinquante-sept pays ont adhéré à la campagne Océans Propres, s'engageant à réduire les plastiques à usage unique, à protéger leurs eaux nationales et à encourager davantage de recyclage. Cette campagne constitue à présent la plus grande alliance mondiale de lutte contre la pollution marine par le plastique et les engagements faits dans son cadre représentent plus de 60% des côtes du monde.
« À l'occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage (…), je voudrais souligner le problème extrêmement important de la pollution par les plastiques dans nos mers et nos océans et son impact dévastateur sur les écosystèmes marins, la faune marine et la biodiversité », a déclaré María Fernanda Espinosa, présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies.
ONU Environnement et ses partenaires ont également plaidé pour la création d'aires marines protégées afin de préserver les stocks de poissons et la biodiversité marine. Environ 143 pays ont adhéré au Programme pour les mers régionales, lancé en 1974, visant à promouvoir la gestion et l'utilisation durables des environnements marins et côtiers. L'idée est d'engager les pays à protéger leurs mers partagées ou leurs environnements marins en communs.
Dans le cadre de nombreuses actions en vue de la Journée mondiale de la vie sauvage, la campagne Wild for Life présentera 16 nouveaux influenceurs et nouvelles espèces marines, notamment le requin-renard, le requin-taupe, le cachalot, la raie manta, le dugong, l'hippocampe, l'ours polaire, le pingouin, la raie manta et le corail.
Ces nouveaux défenseurs, parmi lesquels des photographes animaliers renommés et des célébrités rassemblant plus de 320 millions de fans sur leurs plateformes de réseaux sociaux, rejoindront une équipe d'ambassadeurs passionnés d'ONU Environnement, dont Adrian Grenier et Aidan Gallagher, qui défendent le poisson-scie, et Gisele Bündchen, qui a adopté le tortue de mer comme son "espèce soeur".
Chacun de nous a une rôle à jouer. Si vous voulez assurer la survie d'espèces telles que les raies manta, le dugong et le requin-renard, évitez d'acheter des aliments, des bijoux, de l'artisanat et des médicaments traditionnels asiatiques utilisant leurs parties du corps, choisissez des fruits de mer durables et, bien sûr, évitez les plastiques à usage unique. Faites passer le message sur vos réseaux sociaux et vous aussi devenez un leader du changement que vous souhaitez voir. Nos océans nous ont donné la vie. C’est maintenant à notre tour de retourner la faveur pour assurer leur survie.
La Journée mondiale de la vie sauvage est organisée par le secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, avec le soutien d'ONU Environnement et du Programme des Nations Unies pour le développement.
À propos de la campagne Océans Propres :
Lancée en février 2017, la campagne Océans Propres exhorte les gouvernements à adopter des politiques de réduction de la quantité de plastique, incite l’industrie à minimiser les emballages en plastique et les produits repensés, et appelle les consommateurs à changer leurs habitudes de consommation avant que des dommages irréversibles ne soient causés à nos mers.
À propos de Wild for Life:
La campagne Wild for Life vise à conserver les espèces sauvages sur terre et dans les océans. Une grande partie de son travail est orienté vers la lutte contre le commerce illégal d'espèces sauvages par le biais de la sensibilisation, afin de prévenir et de réduire la demande de produits faisant l'objet d'un trafic illicite. Le programme de développement des Nations Unies à l'horizon 2030 définit des objectifs de développement durable qui sont explicitement liés.
Pour davantage d'informations, veuillez contacter Lisa Rolls ou Petter Malvik.